Créature merveilleuse, née de l’union improbable d’un cheval et d’une griffonne, l’hippogriffe allie la fougue du destrier à la majesté ailée du rapace. Son plumage d’or et d’argent luit sous le soleil, tandis que ses ailes, vastes comme celles de l’aigle, le portent au-delà des monts et des mers.
Si les sages de l’Antiquité le tenaient pour chimère, c’est Ludovico Arioste qui, dans Roland furieux, lui donna son envol légendaire. Monture du preux Roger, il fend les cieux et défie les vents, symbole du prodige et du courage. Rare et indomptable, il ne ploie que devant les âmes d’exception.

Roger chevauchant l’Hippogriffe délivre la belle Angélique
L’hippogriffe est indissociable de l’épopée chevaleresque, et c’est dans Orlando Furioso (1516) de l’Arioste qu’il prend toute sa dimension mythique. La scène la plus célèbre qui le met en valeur est Roger délivrant Angélique, une scène qui a inspiré de nombreux artistes, notamment Jean-Auguste-Dominique Ingres ou Gustave Doré.
Dans cet épisode, Roger, un chevalier sarrasin, chevauche l’hippogriffe, une créature mi-aigle, mi-cheval, symbole de la vitesse et de la puissance surnaturelle. Il arrive juste à temps pour sauver la princesse Angélique, enchaînée nue à un rocher et menacée par un monstre marin, écho au mythe de Persée et Andromède. L’hippogriffe joue ici un rôle clé : c’est grâce à lui que Roger peut survoler la mer et fondre sur la bête pour terrasser le danger. Il incarne l’élément fantastique du récit et devient un vecteur de bravoure et d’amour courtois.
Dans l’iconographie, Roger délivrant Angélique est souvent une composition dramatique où l’hippogriffe s’impose par sa posture aérienne et ses ailes majestueuses. Il renforce le contraste entre la sauvagerie du monstre et la noblesse du chevalier, tout en rappelant le lien entre l’homme et l’animal fabuleux, un motif cher à la littérature médiévale et renaissante.

Illustrations notables d’Hippogriffes



Créatures apparentées à l’Hippogriffe :
Pégase, Simurgh et le Griffon

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